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…du côté de la pratique :


 

La méthode taxidermique traite séparément la peau de la carcasse en retirant toutes les matières périssables pour les remplacer par des matières plus pérennes et rendre ainsi le corps de l’animal imputrescible.
Autrefois, la peau était traitée avec du sel et de l’alun. Cette matière étant trop hydrophile, les variations d’humidité avaient pour conséquence de dilater la peau qui, en se desséchant, se recontractait chaque fois un peu plus. Selon le rembourrage plus ou moins compact, la peau pouvait se découdre ou même se déchirer, entraînant la destruction du spécimen. De plus, l’alun une fois humidifié donne de l’acide sulfurique. D’où la nécessité de prêter beaucoup d’attention aux anciens spécimens.

La meilleure méthode de conservation de la peau reste le tannage. C’est à dire sa transformation en cuir. Il se réalise sur tout type de peau, mêmes celles d’oiseaux, sans en altérer le plumage.
Pour le traitement de la carcasse de l’animal et lorsque l’on veut en conserver le squelette, plusieurs techniques existent. De manière naturelle, on peut utiliser un coléoptère, le dermeste, dont les larves vont se nourrir des chairs pour ne laisser que les os, encore reliés par les ligaments. Mais cette technique n’est utilisable que pour de petits animaux, les plus gros étant nettoyés dans un bain d’enzymes en mouvement dont il faut continuellement contrôler température et pH. Quelques fois, il est nécessaire d’utiliser la chimie ou les ultrasons. La forme de l’animal est ensuite remodelée avec des matières telles que la laine de bois ou le chanvre pour les spécimens les plus rares. Ne sachant pas comment évoluent dans le temps les matières modernes (la mousse de polyuréthane certes facilement sculptable peut continuer son expansion et peut être même s’effriter), celles-ci sont surtout utilisées pour des spécimens à durée de vie limitée, pour les expositions et vitrines.

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