En 1967,
c’est la collection Léon Morel qui sera, à la
suite d’une exposition, offerte à l’Institut d’Ethnologie
par les époux Morel. Il s’agit essentiellement d’une
collection d’objets cultuels Fang
que Léon Morel, un artisan missionnaire alsacien, aura réuni
lorsqu’il vivait au Gabon (1908-1935). Les Dernières
Nouvelles d’Alsace préciseront alors que ces objets «
proviennent tous d’autodafés organisés par les
Noirs convertis au christianisme et que, par un scrupule culturel
qui l’honore, M. Morel n’a pas voulu détruire.
Aujourd’hui ces amulettes et autres fétiches impressionnent
par leur art et leur richesse, ils parlent pourtant d’un temps
d’esclavage et de peurs superstitieuses heureusement révolues.
»
La collection Pierre Malzy forte de 242 pièces est un don
que la famille du même nom a fait à l’université
en 1991. Elle est constituée principalement d’objets
techniques et de quelques spécimens de botanique qui furent
réunis progressivement par l’ingénieur agronome
Pierre Malzy lors de ses séjours africains entre 1930 et 1950.
Avant l’inventaire de la collection récemment réalisé
avec le concours de la Maison Inter-universitaire des Sciences de
l’Homme d’Alsace (MISHA),
les premières expertises ayant été conduite en
1996, les objets ethnographiques de la collection étaient réunis
sous le nom de Lebaudy-Griaule. En effet, l’époque Zahan
n’étant pas ouverte à la muséographie,
les objets n’étaient utilisés que pour illustrer
ses cours et, lorsqu’il quitta l’université pour
la Sorbonne en 1968, les documents attestant de l’existence
des collections Morel et Malzy étant rares, elles tombèrent
dans l’oubli. C’est en 2003 qu’elles furent redécouvertes
par M. Roger Somé, lorsqu’il remarqua que certains objets,
par leur éloignement aussi bien géographique que technique
et même culturel, ne pouvaient êtres issus des missions
Lebaudy-Griaule.